Quand on parle d’abeilles on entend souvent abeilles domestiques alors que ce n’est qu’une infime partie de la biodiversité de la famille « Apidae ».
Prenons le temps de bien comprendre que plantes et insectes sont liés. Les plantes permettent aux insectes de se nourrir et de nourrir leur progéniture. Les insectes permettent à la plupart des plantes de se reproduire. Si les plantes disparaissent, les insectes meurent. Et si les insectes disparaissent, comme cela se produit aujourd’hui, les plantes mourront.


Nous sommes alertés sur la rapide diminution des populations d’insectes mais c’est en pensant aux végétaux que nous pouvons mesurer quelles peuvent en être les conséquences pour les humains ?
L’observateur attentif remarquera qu’il existe une relation spécifique entre telle plante et tel insecte. Alors pourquoi parler d’abeilles sauvages.
Il y a environ 20 000 espèces d’abeilles sauvages dans le monde, on en a dénombré 1000 en France métropolitaine. 280 espèces ont été identifiées en Ile de France. 191 ont été récemment répertoriées dans le Parc naturel Régional du Gatinais.
Autour de nous les abeilles sauvages sont nombreuses. Ce sont de loin les meilleures polinisatrices car elles s’intéressent à toutes les fleurs en toute saison. Certaines sont plus spécialisées que d’autres mais leur ensemble couvre la totalité des fleurissements. Ce point est essentiel et explique à lui seul leur intérêt pour la biodiversité de nos jardins et de nos assiettes.


Ce que nous appelons abeilles sauvages sont ces insectes hyménoptères avec des longues antennes (ce qui permet de les distinguer des mouches parfois très ressemblantes). Regardez les fleurs de votre jardin ou de votre balcon, vous y verrez des abeilles sauvages. Ce sont rarement des abeilles domestiques qui les visitent.
Ces abeilles sont généralement très discrètes. Beaucoup sont solitaires, d’autres vivent en petite colonie. Certaines font leur nid dans le sol, d’autres dans les troncs d’arbres, d’autres … un peu partout.
La vie d’une abeille sauvage une fois fécondée est de construire son nid, y assembler de la nourriture et y pondre un œuf. Après elle meurt. Son passage à l’état d’insecte volant est court et fait de labeur incessant.


Les bourdons, qui sont aussi des abeilles sauvages, auront plus de chance, leur vie en colonie ressemble beaucoup à celle des frelons : 3 saisons d’activité puis mort de tout le monde sauf de quelques femelles fécondées qui vont se mettre à l’abri du froid avant de refaire un cycle.
Les prédateurs des abeilles sauvages sont les mêmes que ceux des abeilles domestiques et elles sont tout aussi sensibles aux pesticides
Elle ne nous donne pas de miel mais elle nous offre le cycle annuel des fleurs et des fruits.
Alors prenons soin d’elles. Gardons dans nos espaces verts des zones tout aussi sauvages peuplées de plantes indigènes. Laissons un peu de bois mort en tas ou sur pied. Nous pouvons aussi leur proposer des ensembles de roseaux creux, de tiges de bambou… Tout ce qui peut leur servir de site de nidification.
Faut il opposer abeilles domestiques et abeilles sauvages ? Certainement pas, chacune joue un rôle important mais elles ne sont pas interchangeables. C’est ce dernier point qui est essentiel pour la biodiversité car, évidemment, il peut arriver qu’elles soient en concurrence dans une zone où il y aurait beaucoup de ruches.
Comme toujours dans la nature tout est une question d’équilibre… Mais une chose est certaine : quelle que soit la classe animale envisagée, ce ne sont pas les espèces domestiques qui sauveront la biodiversité.